Au décès du locataire, le contrat de location peut être transféré, sous conditions. La demande de transfert fait l’objet d’un examen.
se réalise uniquement si :
Le bénéficiaire du transfert remplit les conditions d’attribution du logement social (seuil de revenu à ne pas dépasser et séjour régulier sur le territoire français)
Le bénéficiaire du transfert vivait avec le locataire décédé depuis au moins un an avant la date du décès
Le logement est adapté à la taille du ménage du bénéficiaire du transfert.
Ces conditions sont, en principe, cumulatives. Toutefois, il existe des exceptions : selon les bénéficiaires, les conditions ne sont pas toutes exigées.
Si plusieurs personnes demandent à bénéficier du bail (ascendant, descendant, etc.), le juge se prononcera en fonction des intérêts en présence. L’époux(se) cotulaire du bail est prioritaire.
La demande de transfert doit être faite à l’organisme bailleur. Les coordonnées figurent dans le bail.
La commission d’attribution des logements et d’examen de l’occupation des logements (CALEOL) examine la demande et vérifie les conditions d’éligibilité. Ces conditions sont examinées en se plaçant au jour du décès.
Si les conditions ne sont pas remplies, le contrat de location est résilié automatiquement.
Si les conditions sont remplies, le bail est transféré.
L’époux(se) de la personne décédée dispose d’un droit au transfert du bail.
Si l’époux(se) était cotitulaire du bail et vivait avec le locataire au moment de son décès, il/elle dispose d’un droit prioritaire sur le bail.
En cas d’acceptation, les loyers futurs sont à sa charge.
L’époux(se) peut renoncer à ce droit. Dans ce cas, il/elle doit informer, par lettre recommandée avec accusé de réception, le bailleur social. Le bail est résilié par le fait du décès.
Si, au moment du décès, l’époux(se) ne vivait plus avec le locataire dans les lieux, il/elle peut, tout de même, bénéficier d’un droit au transfert du bail.
L’époux(se) n’est pas soumis(e) à la condition de ressources en principe exigée pour le transfert de bail d’un logement social.
De même, il/elle n’a pas à justifier que la taille du logement est adaptée à son ménage.
Si l’époux(se) est étranger(e), il/elle doit avoir un titre de séjour régulier sur le territoire français.
S’il/elle souhaite bénéficier du transfert, les loyers futurs seront à sa charge.
S’il/elle renonce à demander le transfert, le bail est résilié par le fait du décès.
Le/la partenaire lié(e) à la personne décédée titulaire du bail peut bénéficier d’un droit au transfert de ce bail.
Aucune durée minimum de vie commune n’est imposée.
Le/la partenaire lié(e) à la personne décédée n’est pas soumis(e) à la condition de ressources en principe exigée pour le transfert de bail d’un logement social.
De même, il/elle n’a pas à justifier que la taille du logement est adaptée à son ménage.
Si le/la partenaire lié(e) à la personne décédée est étranger(e), il/elle doit avoir un titre de séjour régulier sur le territoire français.
S’il/elle souhaite bénéficier du transfert, les loyers futurs seront à sa charge.
S’il/elle renonce à demander le transfert, le bail est résilié par le fait du décès.
Les descendants peuvent bénéficier d’un droit au transfert du bail.
Le transfert du bail peut s’effectuer au profit d’un descendant ou de plusieurs enfants qui vivaient ensemble dans le logement.
Les descendants doivent avoir vécu avec leur parent décédé depuis au moins un an avant la date de son décès et pouvoir le justifier.
Ils doivent aussi rapporter la preuve qu’ils sont bien les descendants de la personne décédée.
Les descendants sont soumis à la condition de ressources exigée pour le transfert de bail d’un logement social, sauf s’ils sont handicapés ou ont plus de 65 ans.
Ils doivent aussi justifier que la taille du logement est adaptée à leur ménage, sauf s’ils sont handicapés ou ont plus de 65 ans. Dans ce cas, le bailleur social d’un logement non conventionné peut proposer un relogement dans un lieu plus petit.
Si les descendants sont étrangers, ils doivent avoir un titre de séjour régulier sur le territoire français.
S’ils souhaitent bénéficier du transfert, les loyers futurs seront à leur charge.
S’ils renoncent à demander le transfert, le bail est résilié par le fait du décès.
Le/la concubin(e) peut bénéficier d’un droit au transfert du bail.
Pour cela, il/elle doit avoir vécu avec la personne décédée depuis au moins un an avant la date de son décès et le prouver par tous moyens.
En outre, la notoriété de la vie commune est exigée : un grand nombre de personnes doivent pouvoir attester de la relation stable et continue. La communauté de vie ne doit pas pouvoir être mise en doute. Le concubin/la concubine doit rapporter la preuve de cette notoriété.
Le/la concubin(e) de la personne décédée n’est pas soumis à la condition de ressources en principe exigée pour le transfert de bail d’un logement social.
De même, il/elle n’a pas à justifier que la taille du logement est adaptée à son ménage.
Si le/la concubin(e) est étranger(e), il/elle doit avoir un titre de séjour régulier sur le territoire français.
S’il/elle souhaite bénéficier du transfert, les loyers futurs seront à sa charge.
S’il/elle renonce à demander le transfert, le bail est résilié par le fait du décès.
Les ascendants peuvent bénéficier d’un droit au transfert du bail.
Pour cela, ils doivent avoir vécu avec la personne décédée depuis au moins un an avant la date de son décès et le prouver par tous moyens.
Ils doivent aussi rapporter la preuve de leur lien de parenté avec la personne décédée.
Les ascendants de la personne décédée ne sont pas soumis à la condition de ressources en principe exigée pour le transfert de bail d’un logement social.
De même, ils n’ont pas à justifier que la taille du logement est adaptée à son ménage.
Si les ascendants sont étrangers, ils doivent avoir un titre de séjour régulier sur le territoire français.
S’ils souhaitent bénéficier du transfert, les loyers futurs seront à leur charge.
S’ils renoncent à demander le transfert, le bail est résilié par le fait du décès.
La personne décédée a pu apporter son aide à une personne dont les ressources étaient insuffisantes pour lui permettre de subvenir personnellement à ses besoins essentiels.
La personne à charge peut bénéficier d’un droit au transfert du bail.
Elle devra apporter la preuve que la personne décédée, titulaire du bail, l’a aidée.
La personne à charge doit avoir vécu avec la personne décédée depuis au moins un an avant la date de son décès et pouvoir le justifier.
La personne à charge est soumise à la condition de ressources exigée pour le transfert de bail d’un logement social, sauf si elle est handicapée ou a plus de 65 ans.
Elle doit aussi justifier que la taille du logement est adaptée à son ménage, sauf si elle est handicapée ou a plus de 65 ans.
Si la personne à charge est étrangère, elle doit avoir un titre de séjour régulier sur le territoire français.
Si elle souhaite bénéficier du transfert, les loyers futurs seront à sa charge.
Si elle renonce à demander le transfert, le bail est résilié par le fait du décès.
Le décès n’a pas pour conséquence de résilier le contrat d’assurance habitation. Il continue automatiquement au profit des héritiers de la personne décédée.
Toutefois, dans un premier temps, vous devez, dans les 15 jours après le décès, prévenir l’assureur auprès duquel la personne décédée avait souscrit un contrat d’assurance habitation. Vous pourrez demander si d’autres contrats (par exemple, assurance automobile) auraient été signés auprès de ce même assureur.
Il est recommandé d’informer l’assureur par lettre recommandée avec accusé de réception (papier ou numérique). Votre courrier doit rappeler le numéro de contrat d’assurance habitation. Vous devez joindre une copie de l’acte de décès.
Dans un deuxième temps, vérifiez la date de paiement de la cotisation d’assurance pour vous assurer que le bien est couvert par le contrat d’assurance. Tant que le logement n’est pas attribué à un héritier, le prochain paiement de cotisation est à la charge des héritiers ou de l’époux(se) de la personne décédée.
À noter : le notaire en charge de la succession peut assurer, sur demande de tous les héritiers, le règlement de la cotisation au moyen des fonds qu’il détient pour le compte la succession à son étude.
Dans un troisième temps, vous avez la possibilité de :
Attention : l’assureur dispose aussi d’un droit de résiliation dans un délai de 3 mois à partir du jour où le bénéficiaire définitif du bien a demandé le transfert du contrat d’assurance à son nom.
Pour résilier le contrat d’assurance habitation, vous avez le choix de formuler votre demande par l’un des moyens suivants :
Lettre ou tout autre support durable (par exemple, mail avec accusé de réception)
Déclaration faite au siège social ou chez le représentant de l’assureur (par exemple, le courtier)
Acte extrajudiciaire en recourant à un commissaire de justice
Le même mode de communication à distance (téléphone, mail, plateforme…) proposé par l’assureur pour la conclusion de contrat
Tout autre moyen prévu par le contrat (par exemple : lettre recommandée avec avis de réception)
Vous devrez joindre à votre demande les documents suivants :
Attestation du notaire ou acte de notoriété prouvant votre statut d’héritier et votre capacité à résilier le contrat
Copie de l’acte de décès (si votre demande de résiliation est faite en même temps que l’annonce du décès)
Du fait du décès, la demande peut avoir lieu sans avoir à respecter un délai. Ainsi, elle peut avoir lieu sans attendre la date anniversaire de prise d’effet du contrat ou le délai d’un an imposé au contrat multirisque habitation.
La résiliation du contrat d’assurance habitation prendra effet 1 mois après la réception de la lettre de résiliation par l’assureur.
Seules les primes relatives à la période qui suit la date d’effet de la résiliation seront remboursées.
À noter
Tant que le règlement de la succession, et le partage des biens n’ont pas eu lieu, il est préférable que le bien soit assuré pour le protéger contre les risques éventuels (vol, incendie, dégât des eaux, etc.). De ce fait, si vous résiliez ce contrat, il est recommandé d’en souscrire un autre.
Pour le transfert du contrat d’assurance habitation, vous devrez joindre à votre demande les documents suivants :
Attestation du notaire ou acte de notoriété prouvant votre statut d’héritier et votre capacité à transférer le contrat
Copie de l’acte de décès (si votre demande de transfert est faite en même temps que l’annonce du décès)
Copie de la pièce d’identité de la personne au nom duquel le contrat est transféré
RIB de la personne au nom duquel le contrat est transféré, si vous souhaitez régler le paiement des cotisations futures par prélèvement
L’assureur dispose alors de 3 mois pour accepter ce transfert ou résilier le contrat.
Si le transfert a été accepté par l’assureur, le paiement des prochaines cotisations seront à la charge du nouveau titulaire du contrat.
Vous devrez aussi informer les différents fournisseurs des services (eau, gaz, électricité, téléphone, internet, etc.) auxquels a eu recours la personne décédée et avec qui des contrats de prestations sont en cours.
Votre courrier doit :
Selon les services, vous pourrez demander la résiliation du contrat ou la modification du titulaire du contrat.
Pour résilier le contrat d’abonnement téléphone ou internet qu’avait souscrit la personne décédée, vous pouvez utiliser le modèle de lettre suivant :