Dans quelles circonstances un contractuel peut-il être licencié ?
Vous pouvez être licencié en cas de transformation du besoin ou de l’emploi qui a justifié votre recrutement sur un emploi permanent, lorsque votre adaptation au nouveau besoin n’est pas possible.
En cas de transformation du besoin ou de l’emploi qui a justifié votre recrutement, l’administration peut vous proposer la modification d’un élément substantiel de votre contrat, tel que votre durée de travail ou un changement de lieu de travail.
Elle peut aussi vous proposer une modification de vos fonctions à condition qu’elles restent compatibles avec votre qualification professionnelle.
Vous pouvez être licencié en cas de refus d’une telle modification d’un élément substantiel de votre contrat.
Dans le cas ou une modification d’un élément substantiel de votre contrat vous est proposée, la modification vous est adressée par lettre recommandée avec accusé de réception ou par lettre remise en main propre contre signature.
Cette lettre vous précise que vous disposez d’un mois à partir de sa réception pour faire connaître votre décision et vous informe des conséquences de votre silence.
En l’absence de réponse dans le délai d’un mois, la proposition de modification est considérée comme refusée.
Votre licenciement ne peut être prononcé que si votre reclassement dans un autre emploi n’est pas possible.
Quelle est la procédure de licenciement ?
Entretien préalable
Le licenciement doit être précédé d’un entretien préalable.
La convocation à l’entretien est effectuée par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise en main propre contre signature.
La lettre indique l’objet de la convocation.
L’entretien doit avoir lieu au moins 5 jours ouvrables après la présentation de la lettre recommandée ou la remise en main propre.
Vous pouvez vous faire accompagner à l’entretien par la personne de votre choix.
Au cours de l’entretien préalable, l’administration vous indique le motif du licenciement et le délai dans lequel vous devez présenter votre demande écrite de reclassement.
Elle vous indique également les conditions dans lesquelles les offres de reclassement vous sont présentées.
Consultation de la commission consultative paritaire (CCP)
La CCP est consultée sur le projet de décision de licenciement.
La consultation de la CCP doit intervenir avant l’entretien préalable si vous avez une activité syndicale.
Protection liée à la parentalité
Aucun licenciement ne peut être prononcé dans les situations suivantes :
Si le licenciement vous est notifié avant la constatation médicale de votre grossesse, vous pouvez justifier votre état par l’envoi d’un certificat médical dans les 15 jours suivant la notification du licenciement.
De même, vous pouvez justifier de l’existence d’une procédure d’adoption en cours et demander un congé d’adoption dans les 15 jours suivant la notification du licenciement.
Dans ces 2 cas, le licenciement est alors annulé. La procédure de licenciement sera relancée à la fin de la période 10 semaines suivant votre congé.
Cette protection ne s’applique pas si l’administration est dans l’impossibilité de continuer à vous employer pour un motif autre que la grossesse, l’accouchement, la naissance ou l’adoption (par exemple pour une faute disciplinaire).
Notification du licenciement
Après la consultation de la CCP, votre administration vous communique sa décision de licenciement par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise en main propre contre signature.
La lettre précise le motif du licenciement et la date à laquelle il intervient, compte-tenu de vos droits à congés annuels restant et de la durée du préavis.
Cette lettre vous invite également à présenter une demande écrite de reclassement sur un autre emploi et indique les conditions dans lesquelles les offres de reclassement peuvent vous être adressées.
Procédure de reclassement
Vous devez formuler votre demande de reclassement sur un autre emploi dans un délai qui varie selon votre ancienneté :
Délai de présentation de la demande de reclassement sur un autre emploi
Inférieure à 6 mois |
4 jours |
Égale ou supérieure à 6 mois et inférieure à 2 ans |
15 jours |
Égale ou supérieure à 2 ans |
1 mois |
En l’absence de demande de reclassement formulée dans le délai imparti ou en cas de refus de bénéficier de la procédure de reclassement, vous êtes licencié.
Votre reclassement s’effectue sur un emploi de même catégorie hiérarchique que votre précédent emploi.
Si cela n’est pas possible, il peut s’effectuer, avec votre accord, sur un emploi relevant d’une catégorie hiérarchique inférieure.
L’offre de reclassement doit être écrite et précise. Et l’emploi proposé doit être compatible avec vos compétences professionnelles.
Si aucun reclassement ne peut vous être proposé avant la fin du préavis, vous êtes placé, à la fin du préavis, en congé non rémunéré pour 3 mois maximum.
Votre placement en congé non rémunéré suspend la date d’effet de votre licenciement.
Une attestation de suspension de votre contrat de travail du fait de l’administration vous est délivrée.
Pendant ce congé non rémunéré, vous êtes considéré comme involontairement privé d’emploi et pouvez bénéficier, à votre demande, des allocations chômage.
Vous pouvez à tout moment, au cours de votre congé non rémunéré de 3 mois maximum, revenir sur votre demande de reclassement. Vous êtes alors licencié.
Si votre reclassement est impossible et n’a pas été effectué à la fin du congé non rémunéré de 3 mois maximum, vous êtes licencié.
Votre licenciement peut aussi intervenir en cas de refus du poste proposé.
Durée du préavis
La durée du préavis varie selon votre ancienneté :
Durée du préavis en fonction de l’ancienneté
Inférieure à 6 mois |
8 jours |
Égale ou supérieure à 6 mois et inférieure à 2 ans |
1 mois |
Égale ou supérieure à 2 ans |
2 mois |
Ces durées sont doublées si vous êtes en situation de handicap, bénéficiaire de l’obligation d’emploi et si vous avez déclaré préalablement la reconnaissance de votre handicap à votre administration employeur dans un délai suffisant.
Votre ancienneté est calculée jusqu’à la date d’envoi de la lettre de notification du licenciement.
Elle est calculée en tenant compte de l’ensemble de vos contrats, y compris en cas d’interruption entre 2 contrats si l’interruption n’a pas dépassé 4 mois et n’est pas due à votre démission.
Les périodes suivantes de congés non rémunérés ne sont pas prises en compte dans le calcul de votre ancienneté :
Congés de maladie non rémunérés
Congé parental
Congé pour se rendre en outre-mer ou à l’étranger en vue de l’adoption d’un ou plusieurs enfants
Congé pour élever un enfant de moins de 12 ans
Congé pour donner des soins à un enfant à charge, à votre époux ou votre partenaire de Pacs ou à un ascendant à la suite d’un accident ou d’une maladie grave ou atteint d’un handicap nécessitant la présence d’une tierce personne
Congé pour suivre votre époux ou votre partenaire de Pacs contraint de déménager pour des raisons professionnelles
Congé pour convenances personnelles
Congé pour créer ou reprendre une entreprise
Congé de mobilité.
Le préavis débute à la date de présentation de la lettre de licenciement.
Certificat de fin de contrat
L’administration vous remet un certificat qui contient exclusivement les mentions suivantes :
Dates de début et de fin de contrat(s)
Fonctions occupées, catégorie hiérarchique dont elles relèvent et durée pendant laquelle elles ont été exercées
S’il y a lieu, périodes de congés non assimilées à des périodes de travail effectif.
L’agent a-t-il droit à une indemnité de licenciement ?
Vous avez droit à une indemnité de licenciement sauf si vous êtes dans l’une des situations suivantes :
Vous avez atteint l’âge minimum de départ à la retraite et vous avez droit à une retraite à taux plein
Vous êtes fonctionnaire détaché en tant que contractuel, en disponibilité ou hors cadre
Vous retrouvez immédiatement un emploi équivalent dans l’une des 3 fonctions publiques ou dans une société d’économie mixte.
Montant de l’indemnité
L’indemnité de licenciement est égale :
À la moitié de la dernière rémunération nette que vous avez perçue au cours du mois civil précédant la date de fin de votre contrat pour chacune de vos 12 premières années de services
Au tiers de cette même rémunération pour chacune des années suivantes.
Si vous étiez en CDD, le nombre d’années pris en compte ne peut pas dépasser le nombre de mois qui restait à courir jusqu’à la date de fin prévue de votre contrat.
Le montant de l’indemnité de licenciement ne peut pas dépasser 12 fois la rémunération servant de base à son calcul.
Si vous percevez le supplément familial de traitement et des indemnités pour heures supplémentaires, ces 2 éléments de rémunération ne sont pas pris en compte dans la rémunération qui sert de base au calcul de l’indemnité de licenciement.
Si vous travaillez à temps partiel, l’indemnité de licenciement est calculée sur la base de votre rémunération à temps complet.
Si vous êtes en congé de maladie à demi-traitement ou en congé non rémunéré, le traitement indiciaire servant de base au calcul de l’indemnité de licenciement est votre dernière rémunération à plein traitement.
Si vous avez atteint l’âge minimum de départ à la retraite sans justifier du nombre de trimestres requis pour avoir droit à une retraite à taux plein, le montant de votre indemnité de licenciement est réduite de 1,67 % par mois de service accompli au-delà de l’âge minimum de départ à la retraite.
Calcul de l’ancienneté
Votre ancienneté est décomptée à partir de la date à laquelle votre contrat a été initialement conclu jusqu’à la date d’effet de votre licenciement, compte tenu de vos droits à congés annuels restant et de la durée du préavis.
Si vous avez eu plusieurs CDD successifs sans interruption auprès de la même administration employeur, la date initiale prise en compte est la date de début de votre 1er contrat. Il en est de même en cas d’interruption entre 2 contrats si l’interruption n’a pas dépassé 2 mois et n’est pas due à votre démission.
Les périodes suivantes de congés non rémunérés ne sont pas prises en compte dans le calcul de votre ancienneté :
Congés de maladie non rémunérés
Congé parental
Congé pour se rendre en outre-mer ou à l’étranger en vue de l’adoption d’un ou plusieurs enfants
Congé pour élever un enfant de moins de 12 ans
Congé pour donner des soins à un enfant à charge, à votre époux ou votre partenaire de Pacs ou à un ascendant à la suite d’un accident ou d’une maladie grave ou atteint d’un handicap nécessitant la présence d’une tierce personne
Congé pour suivre votre époux ou votre partenaire de Pacs contraint de déménager pour des raisons professionnelles
Congé pour convenances personnelles
Congé pour créer ou reprendre une entreprise
Congé de mobilité.
Toute période de travail à temps partiel est décomptée proportionnellement à la quotité de travail effectué.
Toute fraction de services supérieure ou égale à 6 mois est comptée pour un an. Toute fraction de services inférieure à 6 mois n’est pas prise en compte.
Versement de l’indemnité
L’indemnité de licenciement vous est versée en une seule fois.
Elle est soumise à cotisations sociales, CSG , CRDS et est imposable sur le revenu.
L’agent a-t-il droit à une indemnité compensatrice de congés annuels ?
Vous avez droit à une indemnité compensatrice de congés annuels si vous n’avez pas pu prendre tous vos congés annuels du fait de l’administration ou pour raison de santé.
L’indemnité est égale au 1/10e de votre rémunération totale brute perçue entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année en cours.
Elle est proportionnelle au nombre de jours de congés annuels non pris.
L’indemnité ne peut pas être inférieure au montant de la rémunération que vous auriez perçue pendant la période de congés dus et non pris.
Elle est soumise aux mêmes cotisations que votre rémunération.
L’agent a-t-il droit aux allocations chômage ?
Vous pouvez bénéficier de l’allocation d’aide au retour à l’emploi si vous remplissez les conditions requises.